Cycle d'initiation à l'ethnologie en CM1-CM2
Les écoliers de Pantin apprentis ethnologues !
De novembre 2020 à février 2021, j'ai mené pour l'association EthnoArt un cycle de 10 séances avec une classe de CM1-CM2 de Pantin, en Seine-Saint-Denis, sur le thème de l'ethnologie.
Pour appréhender le métier d'ethnologue, les élèves ont choisi de traiter du thème de l'égalité filles-garçons.
Ils ont ensuite pu mettre en pratique eux-mêmes les différentes étapes de la démarche ethnologique :
- Débats d'idée et mise en commun de questionnements sur le sujet
- Réalisation d'entretiens
- Observation avec réalisation de croquis et de photographies sur le terrain
- Analyse des données
- Partage des résultats
Des questionnements très pertinents ont émergé et ont donné lieu à une enquête passionnante menée au sein de l'école (contraintes sanitaires obligent !) sur les jeux et activités dans la cour de récré et auprès d'une animatrice et vendeuse de Playmobil au sujet du marketing des jouets.
Petit florilège des questionnements des élèves :
Pourquoi les garçons sous-estiment les filles qui sont plus fortes qu’eux ?
Pourquoi la plupart des filles fait plus attention à être belle que la plupart des garçons ?
Pourquoi les garçons ont honte de faire des choses de filles et pas l’inverse ?
Pourquoi les filles sont plus sages que les garçons ?
Pourquoi les garçons portent moins de rose que les filles ?
Pourquoi les garçons aiment le foot ?
Pourquoi les filles ne peuvent pas jouer aux toupies ?
Pourquoi les créateurs font des rayons "fille" et des rayons "garçon" ?
Très investie dans le projet, la classe a ensuite travaillé à un rendu à la fois rigoureux et ludique pour partager ses questionnements et les résultats de son enquête à travers des affiches, bandes-dessinées (réalisées avec l'aide d'un illustrateur professionnel !) et même une petite pièce de théâtre très réussie et pleine d'humour.
Le partage de ce qu'ils ont appris tient particulièrement à cœur à nos ethnologues en herbe pour plus d'égalité filles-garçons :
« Finalement, on est influencé par les adultes. Ils nous disent depuis qu’on est tout petit que l’on doit faire ça ou pas, parce qu’on est une fille ou un garçon… (Chloé)
« On voit le modèle des plus grands aussi, et on fait pareil. Les petits ne se posent pas de questions eux, ils jouent ensemble. Ils ne voient pas de problème. » (Jahlil)
« Parfois on se ‘fait des stéréotypes’ à soi-même. On se dit qu’on ne peut pas jouer à la poupée parce qu’on est un garçon. On se bloque. » (Ibrahim)
« On se bloque parce qu’on a peur de ce que les autres vont penser. » (Salim)


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